Participation de la France au CES 2020 de Las Vegas

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    Du 6 au 10 janvier dernier, se tenait à Las Vegas l’édition 2020 du CES (Consumer Electronics Show). L’occasion pour les acteurs mondiaux de l’innovation de dévoiler leurs créations et projets à un public composé d’investisseurs, de médias et de curieux. Cet événement est également un bon moyen de jauger où se situent respectivement les pays participants en terme d’innovation. Alors, l’innovation française s’est-elle particulièrement distinguée et comment ? Focus sur la french tech au CES 2020.

    Une participation française en baisse, mais à relativiser

    Avec 300 entreprises françaises, dont 160 start-ups présentes cette année contre 420 en 2019, la France a enregistré une baisse de 30 % en terme de représentation. Ces chiffres sont néanmoins à lire avec un certain recul et ne soulignent pas nécessairement un déclin de l’innovation hexagonale. 

    Tout d’abord, il convient de souligner que malgré ce net recul, la France reste le second pays étranger représenté juste derrière la Chine. Une des raisons évoquées est également une volonté assumée de privilégier la qualité à la quantité, ce qui serait une preuve de maturité selon l’agence « Business France » en charge de valoriser les start-ups françaises à l’international. Ne souhaitant pas et ne pouvant pas se lancer dans une course au gigantisme avec des pays comme la Chine, la France continue donc de combattre, mais avec ses propres armes.

    Des secteurs particulièrement bien représentés

    Des secteurs spécifiques étaient particulièrement bien représentés par les start-ups françaises lors de ce CES 2020. La santé, l’intelligence artificielle ainsi que la biotech notamment, ont été particulièrement mises à l’honneur au sein du stand sous pavillon tricolore.

    Du côté de la santé, on retrouve notamment la plateforme de mise en relation avec des professionnels de santé Doctolib, ou encore Ynsect spécialisé dans la production de protéines à base d’insectes. À la croisée des chemins entre la santé, l’intelligence artificielle et les objets connectées on trouve la start up parisienne Chronolife et son très remarqué t-shirt connecté.

    Plus en détails, voici quelques créations françaises notables lors de ce CES 2020 :

    • Une pile écologique fonctionnant avec un bio-carburant développé par la start-up grenobloise BeFC.
    • Une serre écologique et intelligente par la start up alsacienne Myfood.
    • Un bandeau appelé Hoomband permettant de trouver le sommeil grâce à des sons relaxants et une application mobile connectée. Une création de DodowandHoom.

    La Bpifrance toujours présente

    Comme souvent, qui dit start-ups françaises et innovation, dit présence de la Bpifrance. Et le CES 2020 de Las Vegas ne déroge pas à la règle : l’occasion pour la banque d’investissement de rappeler son rôle ainsi que l’importance pour les start-ups françaises de participer au CES. L’objectif est clair et vise à faire de la France le leader européen de l’innovation d’ici moins de 5 ans. Il s’agit là en tout cas d’un objectif auquel croit fermement Paul-François Fournier, directeur exécutif de l’innovation de Bpifrance.

    L’autre élément important de cet engagement cette année est que la Bpifrance était présente de façon effective au sein d’une délégation de 16 entreprises françaises du secteur du tourisme. Elle leur a proposé un accompagnement sur-mesure sous forme de parcours personnalisés à base de rendez-vous et de conférences. Et quoi de mieux que Las Vegas, soit la première ville hôtelière du monde pour développer son réseau ainsi que sa connaissance du secteur. 

    L’importance de la participation au CES

    Bien que la France ait opté pour une représentation plus réduite cette année au CES, cela n’implique pas un désintérêt ou un manque d’engouement pour le salon. Le CES reste un point de passage stratégique de taille, mais il est abordé sous un nouvel angle. L’idée cette année est de signer davantage de contrats et d’établir de nouveaux partenariats, plutôt que d’être simplement visible. Une réflexion d’autant plus compréhensible lorsque l’on prend conscience de l’investissement conséquent que représente une participation au CES, soit un engagement de près de 10 000 euros pour une start up.

    Il est aussi important de noter que nombre de transactions et de tractations se font après la fermeture officielle de l’événement. Ainsi, la visibilité sur un stand est une chose importante certes, mais ne doit pas faire omettre que c’est en coulisse que l’on voit la partie émergée de l’iceberg.

    Un petit aparté insolite 

    Cette année la France a fait parler d’elle pour une raison un peu plus inattendue. Un français a suscité la surprise au sein de ce CES 2020, non sans humour, avec sa création pour le moins loufoque, à savoir une pomme de terre connectée. Il s’agit en réalité d’une subtile pique adressée à une tendance qui consiste à mettre en avant de plus en plus d’objets connectés, pour la plupart inutiles selon lui. Nicolas Baldeck et sa start-up BPZ (Bac plus zéro) auront malgré tout réussi à faire parler d’eux, il s’agit donc d’un objectif atteint.

    N’hésitez pas à partager vos questions et suggestions dans la partie commentaires !