L’intelligence artificielle sur le point de révolutionner le secteur de la santé

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À l’origine de beaucoup d’idées reçues, voire de fantasmes, l’intelligence artificielle est également porteuse d’immenses espoirs dans le secteur de la santé. Le champ des possibles offert par cette technologie n’en est à ce jour qu’au stade des balbutiements et n’a pas encore dévoilé son plein potentiel. Mais tous les acteurs de l’innovation, de la recherche et de l’entrepreneuriat sont d’ores et déjà investis de plain-pied dans ce secteur qui va probablement révolutionner la santé de demain, et bien plus encore.

Comment l’intelligence artificielle peut-elle révolutionner le secteur de la santé ?

L’intérêt objectif de l’intelligence artificielle, de la robotique et des nanotechnologies est d’intervenir là ou les capacités humaines ne le permettent pas. En effet, au-delà d’un certain seuil, les niveaux de précision requis ainsi que les vitesses de calcul ou de réaction vont au-delà des capacités humaines connues. 

Des utilisations prometteuses de l’intelligence artificielle sont déjà en cours dans un certain nombre de domaines avec une réussite prometteuse. À ce jour existent déjà à titre d’exemples des systèmes d’imagerie révolutionnaire et de réalité augmentée permettant de franchir des caps jusque-là inatteignables. L’IHU de Strasbourg est en train de mettre au point un de ces systèmes permettant d’opérer les patients en transparence avec un niveau de précision extrêmement élevé. Le système devrait être opérationnel d’ici 5 ans. Autre exemple, cette fois-ci aux États-Unis, avec la mise au point d’une technologie permettant la modélisation virtuelle du cœur d’un patient afin d’atteindre un niveau de précision chirurgicale plus élevé, mais aussi afin de réduire le nombre d’interventions. Mais pour aller plus loin, la recherche ne cache pas le fait que ses objectifs à terme sont de confier la totalité du fait chirurgical à l’intelligence artificielle et à la robotique. Et ce de l’émission d’un diagnostic, jusqu’à l’intervention chirurgicale et jusqu’à son suivi.

L’intelligence artificielle est également porteuse de beaucoup d’espoirs dans le domaine de la lutte contre le cancer. La vitesse de calcul prodigieuse de certains super-calculateurs, couplée à de nouveaux outils, pourrait permettre une amélioration drastique des dépistages de plusieurs types de cancer. Un dépistage précoce est un élément primordial et déterminant concernant l’évolution de la maladie et sa prise en charge. L’autre grande avancée concernant l’établissement de diagnostic de cancer, mais pouvant s’appliquer à un large champ de maladies et de pathologies, est la personnalisation des analyses. Des données tels que les antécédents familiaux, les prédispositions génétiques, le sexe, la corpulence etc du patient permettront à l’intelligence artificielle de calculer avec précisions les risques encourus par la personne concernée.

Des acteurs de l’innovation déjà conquis

Bien qu’à ce jour l’on n’en soit encore seulement au stade précurseur d’une ère de changements profonds, les acteurs de l’innovation sont d’ores et déjà prêts à prendre le train en marche. Ainsi, rien qu’en France ce sont plus de 650 start ups du secteur de l’intelligence artificielle qui sont déjà actives. Et celles-ci placent la France au deuxième rang du secteur en Europe, juste derrière le Royaume-Uni. Ces start ups « made in France », ont misé sur l’intelligence artificielle dans une multitude de secteurs, allant de la santé à l’industrie en passant par l’utilisation d’algorithmes appliqués à la gestion de données. Voici quelques-unes des start-ups françaises s’étant dernièrement distinguées :

Cet entrepreneuriat a pu bénéficier du soutien actif de la Bpifrance, qui a fait de l’intelligence artificielle l’un de ses grands axes d’investissement.

L’approche politique

L’avenir des grandes orientations futures dépend presque exclusivement des décisions politiques prises en amont, et l’intelligence artificielle ne déroge pas à cette règle. La position politique de la France sur le sujet s’est faite connaître de façon officielle le 29 mars 2018 par l’intermédiaire d’Emmanuel Macron en personne. Il en ressort une volonté affichée de faire de la France un des leaders du secteur de l’intelligence artificielle. Le 28 mars 2018 le député et mathématicien Cédric Villani publiait un rapport relatif à l’intelligence artificielle commandé par le gouvernement au mois de septembre 2017. Intitulé « Al for humanity », ce rapport s’appuie sur plusieurs grands axes, dont l’utilisation et le traitement des données, l’accent mis sur 4 filières stratégiques  (santé, défense, transport et environnement) ou bien encore la mise en place d’espaces d’expérimentation.

Des espoirs, mais quelques doutes subsistent   

L’intelligence artificielle ouvre donc des perspectives nouvelles et prometteuses, mais qui soulèvent néanmoins quelques questions. Il s’agit en premier lieu de questions d’ordre éthique, notamment celles relatives à la médecine, la question de la déshumanisation d’un certain nombre d’étapes dans les chaînes de décision. La question de l’autonomie pleine et entière de l’intelligence artificielle ainsi que la notion de responsabilité se pose particulièrement dans le secteur de la santé. La question de l’éthique se pose également d’un point de vue économico-social avec la multiplication des automates, la robotisation de l’industrie et la mise au point de véhicules autonomes. Il s’agira là fatalement de la disparition d’emplois pour les humains. Et enfin, la problématique liée à l’utilisation de données personnelles ainsi qu’à la protection de la vie privée risque d’aller en s’amplifiant.

 
Il s’agit là de problématiques partiellement abordées dans le rapport de Cedric Villani, mais qui ne trouveront de réponses définitives que dans un futur proche. Car en effet, la problématique n’est pas si nouvelle : dès 1942, Isaac Asimov a publié une liste de 3 lois éponymes et censées encadrer la robotique à l’avenir. À l’époque, la question semblait plus lointaine et théorique pour des raisons techniques évidentes. Mais aujourd’hui, et plus encore demain, le niveau technologique devrait permettre de voir si les analyses d’Isaac Asimov étaient pertinentes.

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