Comme dans la plupart des secteurs, l’une des conditions essentielles au développement de la recherche et de l’innovation est le financement. À ce jour une multitude de dispositifs d’origines aussi bien publique que privées existent. Vous trouverez de nombreuses ressources sur le sujet sur innofunds.fr. Mais aujourd’hui nous allons aborder une catégorie bien spécifique, à savoir les fonds d’investissements. Et pour cause : ils sont à eux seuls un acteur central du financement de l’innovation.
InnoBio 2 : le partenariat entre Bpifrance et Sanofi dédié aux sciences de la vie
La nouvelle est tombée le 4 février 2019 : la Bpifrance et Sanofi ont annoncé conjointement le lancement du fonds d’investissement InnoBio 2. Ils occupent une place centrale dans le projet, notamment du fait de leurs investissements importants (50 millions d’euros pour Sanofi et 49 % d’un total compris entre 200 et 250 millions pour la Bpifrance). Servier, Takeda, Boehringer Ingelheim, Ipsen sont également parties prenantes, tout en étant minoritaires toutefois.
Comme son nom le laisse penser, InnoBio2 est le prolongement d’un premier fonds d’investissement intitulé Innobio et ayant vu le jour en 2009 avec une dotation de 173 millions d’euros. Les objectifs et ambitions du projet, tout comme son budget, ont été revus à la hausse. Les grands axes sont à la fois le développement de nouveaux produits thérapeutiques et de technologies associées, mais aussi l’élargissement du secteur numérique lié à la santé.
Insert Transfert Initiative : le fonds d’investissement qui tente d’apporter des solutions thérapeutiques innovantes
Créé en 2011, l’ITI est le fruit d’une collaboration entre Inserm Transfert, l’inévitable Bpifrance, ainsi que 10 laboratoires pharmaceutiques. Avec une dotation s’élevant à 35,5 millions d’euros, il s’agit de l’un des acteurs majeurs du milieu des sciences de la vie. L’ITI est géré depuis septembre 2017 par Sofimac Innovation.
Une solidité et une crédibilité qui s’expriment tout d’abord dans la structure de l’Inserm avec plus de 300 laboratoires et 15 000 personnes qualifiées (chercheurs, techniciens etc). Elles s’expriment également au travers des liens étroits entretenus avec des partenaires aussi renommés que le CNRS ou l’Institut Pasteur.
First : le partenaire de l’innovation régionale basé à Marseille
Le fonds d’investissement First, contrairement à ce que son nom peut laisser penser, n’est pas un anglicisme mais un acronyme (Fonds d’investissement régional en santé). Ce fonds à été créé à Marseille afin de palier au manque de soutien de l’innovation régionale notamment par le biais des ses start-ups issues du secteur de la santé.
Pour l’heure les montants des investissements devraient se chiffrer entre 300 000 et 10 millions d’euros. Des fonds qui seront répartis prioritairement sur les secteurs de la Biotech, les outils de diagnostic, l’E-santé et la bio-informatique.
C’est l’incontournable Sofimac qui a en charge la gestion de ce fonds dont les investisseurs proviennent autant des secteurs publique que privés. First pourra en tout premier lieu compter sur des institutions régionales aux épaules solides, telles que la Région, les universités de Aix-Marseille et de Sophia-Antipolis ainsi que la Métropole. Les premiers investissements effectifs devraient avoir lieu début 2020, nous les suivrons évidemment de près sur Innofunds.
Kurma Biofund : une référence européenne de la santé et de la bio-technologie
C’est à la société Kurma Partner basée à Paris que l’on doit les fonds d’investissements Kurma Biofund 1 et 2 ainsi que Kurma Diagnostic.
Kurma Biofund 1 et 2 se complètent de façon cohérente et stratégique. Le premier, doté de 50 millions d’euros, a créé des partenariats avec les instituts de recherches en biotechnologie, la pierre angulaire de sa stratégie. Quant au second, pourvu à hauteur de 55 millions d’euros, il est axé principalement sur les maladies rares. Celles-ci représentent 50% de son budget total soit 22,5 millions d’euros.
Kurma Diagnostic quant à lui concentre ses moyens sur la partie préventive du milieu médical, à savoir le dépistage en amont et l’établissement de diagnostics aussi précoces que possible. Il est pour cela doté d’un budget de 35 millions d’euros.
ArchiMed : le premier fonds indépendant dédié au secteur de la santé
La genèse du fonds d’investissement ArchiMed remonte à 2014 avec une première levée de fonds s’élevant à 120 millions d’euros auprès d’une quinzaine d’investisseurs dont les deux tiers venaient du public. L’un des points forts de ArchiMed, qui le différencie de ses homologues, est son créneau d’activité ainsi que sa structure.
Il s’agit en effet du premier groupe de « private equity » dédié au secteur de la santé en Europe. Un mode de fonctionnement que la structure doit probablement au fait que ses fondateurs soient d’anciens gérants de 3I, une référence du private équity.
Et ArchiMed ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, après la levée de deux fonds MED 1 et MED 2 respectivement dotés de 146 et 315 millions d’euros en 2014 et 2017. En effet c’est désormais des fonds s’élevant à 800 millions qui sont visés pour un projet baptisé MED Platform 1. Cette somme est réunie grâce aux souscripteurs habituels de la firme, mais aussi des nouveaux venus, et non des moindres. On peut citer par exemple FFP qui n’est autre que la holding de la famille Peugeot, qui s’est engagée à hauteur de 80 millions d’euros (somme qui pourrait être revue à la hausse voir doublée).
Comme vous pouvez le voir l’innovation et la recherche disposent d’un nombre conséquent de soutiens et de partenaires. Cette liste n’est pourtant pas exhaustive. Ce soutien est plus que bienvenu à l’heure où les coupes budgétaires d’origine étatique, notamment en faveur de la recherche, se font sentir.
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