L’implication de la France dans le programme H20

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Au regard de l’évolution du monde contemporain et eu égard à la nécessité de s’adapter aux mutations qui s’y opèrent, l’Union européenne applique depuis plusieurs années une politique d’innovation. Ainsi, au gré des sollicitations, elle soutient à coup de millions d’euros des initiatives qui s’inscrivent dans l’ambition européenne de mettre l’économie du continent en adéquation avec les défis technologiques du moment. La France a naturellement adhéré à cette politique qui correspond à sa vision pour une économie appuyée sur le potentiel que représente la technologie. Elle s’est d’ailleurs engagée à soutenir la recherche et l’innovation depuis plus d’une quinzaine d’années. Le programme Horizon 2020 apparait alors comme une aubaine à saisir par Paris qui en tire profit autant qu’il participe à son fonctionnement.

Le H20 c’est quoi ?

Le programme Horizon 2020 (2014-2020) dont l’abréviation est H20, est un programme-cadre qui porte sur la recherche et l’innovation dans l’ensemble de l’Union européenne. Mis sur pied en 2014, il regroupe plusieurs programmes novateurs développés par des entreprises des pays de cet espace, notamment le P.C.R.D.T., les actions pour l’innovation et la compétitivité, Euratom et l’institut européen d’innovation et de technologie. Depuis 2014, il soutient alors des projets qui sont du domaine de l’innovation en facilitant l’accès aux financements européens. Pour la période allant de 2014 à 2020, elle a été dotée d’une enveloppe de 79 milliards d’euros à cet effet. C’est ainsi que plusieurs entreprises françaises ont reçu près de 4,9 milliards d’euros depuis le début de ce programme dont elle occupe de ce fait la troisième place des bénéficiaires. Aussi, le taux de succès des entreprises françaises aux appels à projets est le meilleur en Europe avec 16 % de projets validés pour les financements.

Quels sont les axes principaux du projet H20 ?

H20 axe son action autours de trois piliers à savoir l’Excellence scientifique, la Primauté industrielle et les Défis sociétaux. Ces priorités sont de toute évidence celles des français autant que celles des citoyens des autres pays de l’Union européenne.

L’excellence scientifique

Ce pilier du programme vise à offrir un cadre propice aux meilleurs chercheurs de l’Europe et du monde afin de faire du continent une zone scientifique attrayante. Pour ce faire, le programme incite à la recherche et à l’innovation en soutenant les chercheurs les plus méritants de part leur talent et la qualité de leurs projets, en soutenant des recherches collaboratives et interdisciplinaires orientées les vers les Technologies futures et émergentes, en offrant des possibilités de formation épousant les « actions Marie Skoldowska-Curie » et en mettant des infrastructures de qualité supérieure à la disposition des chercheurs.


La primauté industrielle

À travers cette priorité, le programme entend rendre les entreprises européennes plus compétitives en orientant les investissements vers les technologies industrielles essentielles. Pour y parvenir, il apporte un soutien conséquent aux industries et P.M.E. évoluant dans les secteurs variés de la technologie : nanotechnologie, TIC entre autres, et intervient dans l’ensemble de leur chaîne d’innovation.


Les défis sociaux

Les deux premières priorités du programme convergent toutes vers une troisième priorité relative aux défis sociaux auxquels les pays de l’Europe font face de manière pressante. Il est donc question de tenter de répondre aux préoccupations sociales liées à la santé, à l’augmentation de la population mondiale, à la sécurité alimentaire, aux énergies renouvelables, aux transports propres, à la protection de l’environnement, etc.

Quelle est l’implication de la France dans le programme H20 ? 

La France ne se contente pas d’être le troisième pays bénéficiaire des crédits que le programme H20 met à la disposition des chercheurs. Elle y apporte aussi un appui substantiel nécessaire. En effet, selon le rapport eCorda de la Commission de l’Union européenne datant du 13 mars 2019, la France a contribué à hauteur de 9,8% aux participations totales du programme contre des subventions de 11,1% obtenues. Un autre rapport dressé par le ministère de l’Enseignement supérieur fait état des financements à hauteur 10,5% soit 3 milliards d’euros obtenus par la France, confirmant ainsi la place de troisième occupée par elle dans le classement des grands bénéficiaires. En revanche, il faut souligner avec le ministère de l’Enseignement supérieur que cette performance de la France est de moins en moins satisfaisante pour au moins deux raisons.

Premièrement, elle se retrouve dans un environnement plus concurrentiel avec la participation plus active d’autres États bénéficiaires. On ne peut donc pas imputer cette baisse de performance à la qualité des projets soumis par les acteurs français.

Aussi, le nombre des dossiers français soumis à l’appréciation de l’Union européenne pour financements ne sont pas assez nombreux. En effet, si la France est l’un des premiers bénéficiaires du programme Horizon 2020, c’est seulement grâce à ses deux plus grands organismes qui y sont inscrits notamment le CNRS et le CEA. Ils reçoivent alors plus d’un quart des financements obtenus par la France dont la participation n’est de surcroît que très faible dans le domaine des sciences humaines et sociales. 

S’il est indéniable que la France est un acteur majeur du programme Horizon 2020 pour la recherche et l’innovation en Europe, il est aussi vrai qu’elle a encore beaucoup d’efforts à fournir pour y améliorer sa participation. Bien que faisant partie des tous premiers pays d’Europe engagés dans le financement de la recherche orientée vers la technologie, elle doit inciter ses chercheurs à s’investir davantage dans ce programme en général et dans certains domaines tels que ceux des sciences humaines et sociales en particulier.  

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